Nadya/Bertaux

sculpteure

 
Perspicuum
fils aluminium - verre noir
400 x 300 x 1 cm

Chapelle du Miracle
Avignon, France

perspicuum

perspicuum, du latin transparent, qui se laisse traverser par la lumière, propose un réseau de fils métalliques et de pièces de verre. Il se réfère aux premières fermetures des percées architecturales au Moyen-Âge, pour maitriser le vent et laisser passer la lumière.
Dans les sculptures précédentes, l'enchevêtrement de fibrilles d'aluminium produisait des vides et des pleins empruntés au registre de la dentelle. Les entrelacs de fils forment aujourd'hui des cernes plus affirmés et les lignes de forces composent des vides qui se rapprochent du lexique du vitrail. Le filet métallique induit la pénétration du regard, et dans ce dépassement de la limite structurelle, l'expérience se prolonge. Le verre, comme nouvel élément plastique, introduit son potentiel double de fragilité et de dureté, une caractéristique ambivalente comme en toute chose. Issue de la transformation du liquide en solide, cette matière à la fois compacte, froide et invisible relève du feu. La fusion débute le processus de transformation et le souffle en définira la forme. Le souffle, inhérent au vent, est le fondement de ma démarche. La fluidité de cet élément est pour moi une représentation idéale du monde.
En continuité de mes recherches, j'ai élaboré cette présence transitoire en référence au rhizome qui se reconfigure en continu. Elle m'évoque le propos de Gilles Deleuze précisant "... il faut considérer que tout élément peut influencer un élément de sa structure, peu importe sa position ou le moment, et ce de manière réciproque." Une âme métallique, construite par de nombreux fils rassemblés, structure la matière. Elle induit, dès l'origine du processus, une multiplication des réseaux et met en abîme une allégorie du lien, sur un chemin ponctué de traits d'union.