> Julie NIO

Entrer dans l’atelier de Nadya Bertaux, c’est entrer dans un laboratoire de recherches où les strates de sa vie d’artiste apparaissent sous la forme d’œuvres, d’essais, d’effets de hasard qui attendent peut-être de devenir des pièces à part entière. C’est en fait découvrir de manière concrète la construction d’une démarche artistique, l’investissement que cela requiert et la persévérance dont les artistes doivent faire preuve.
La recherche plastique de Nadya Bertaux est ainsi en transformation perpétuelle. Elle évolue au gré des rencontres que l’artiste peut faire avec des formes, des matériaux qui l’attirent, des rendez-vous qui apparaissent parfois comme des pistes évidentes. C’est le cas lorsqu’en 2006, elle quitte le papier pour débuter un processus de « défibrage » de la toile d’aluminium.
En exploitant toutes les qualités de cette matière (lumière, finesse, légèreté, plasticité), elle parvient à atteindre l’évanescence de la forme, à figurer le vent, ce mouvement qui ne cesse de l’accompagner. La fluidité de cet élément est pour elle une représentation idéale du monde. Ses sculptures évoquent l’idée du passage. Cette idée en implique une autre, la représentation de notre brève existence à l’échelle de l’univers. C’est le cycle de la vie qui traverse le travail de Nadya Bertaux. Outre le matériau, c’est aussi la présentation de l’œuvre qui permettra d’en canaliser le flux. L’œuvre Nuages du vent, exposée sous la forme de neuf cadres, semble suivre la course du nuage, son périple dans le temps. Notre œil cherche les évolutions dans la forme et voyage ainsi avec le sujet. La seconde version, un nuage de grande dimension, nous initie à une exploration de la matière qui se structure par de nombreux fils enchevêtrés.
L’artiste induit, dès l’origine du processus de création, une multiplication des réseaux et met en abîme une allégorie des interférences de la chose humaine.

À propos de l'exposition collective "Nébuleuses" 2020